A partir de 936, la Salle du Trône joua un rôle important lors de la cérémonie de couronnement des rois allemands car c’est là qu’avait lieu le festin qui suivait traditionnellement le dit couronnement dans l’église de la Vierge Marie. Chaque nouveau roi pouvait ainsi se présenter comme le successeur de Charlemagne. Les couronnements furent l’élément clef de l’expansion de la ville médiévale car cela signifiait à la fois des privilèges politiques mais aussi une croissance économique certaine.
Comme au début du XIVème siècle la Salle du Trône était dans un état de délabrement important, le conseil municipal, en accord avec l’empereur, décida de la construction d’un nouvel édifice qui serait à la fois le siège administratif de la ville mais aussi le lieu approprié pour le festin du couronnement. Après son achèvement en 1349, les contemporains le décrivent comme la réalisation architecturale la plus importante de l’époque gothique. Bon nombre de villes flamandes édifièrent leur propre Hôtel de ville en s’inspirant de celui d’Aix-la-Chapelle.
Après l’immense incendie qui ravagea la ville médiévale en 1656, commença alors la reconstruction de la ville en « ville d’eau » baroque à la mode. On donna à cette époque à l’Hôtel de ville une apparence baroque qui était encore visible au XIXème siècle. L’architecte de la ville, Friedrich Ark reconstitua une vision gothique et remplaça les statues brisées de la façade. Dans la Salle du Couronnement, le jeune peintre Alfred Rethel réalisa à partir de 1847 un cycle de fresques sur la vie de Charlemagne. C’est en 1950, en ces murs, que fut remis pour la première fois le Prix Charlemagne.
L’Hôtel de ville est le siège du maire et du Conseil municipal encore aujourd’hui. Dans le cadre de la Route Charlemagne, une nouvelle exposition a été imaginée de telle sorte que la plus grande partie de l’Hôtel de ville est désormais accessible au public.